Dans ce nouvel
épisode de L'Augmentation, le rappeur Swing est venu nous conter son parcours dans
le rap belge. Retour sur l'épopée de l’Or du Commun, sur ses albums solos, et sur
ses meilleures anecdotes.
Tout commence sur la place Wiener dans le sud de Bruxelles au début des
années 2010, accompagné de son cousin Fele Flingue, Swing
pose ses premières rimes sur des prods des années 90. Ils font la rencontre de Loxley
et Primero, et c'est à quatre qu'ils fondent leur premier groupe
nommé Mess Bass, qu'ils abandonnent pour le nom L'Or Du Commun. Les
premiers morceaux sortent sur internet.
Les amis arpentent tous les opens mics de la Belgique. Sans disque, ils s’organisent et sortent en 2013, leur premier EP L'Origine avec notamment une prod’ de JeanJass. L’ODC pose la première pierre de sa discographie. Ce disque est enregistré chez L’Oeil Ecoute, qui accompagnera le groupe pendant plusieurs années. Dans ces années, ils font la rencontre d'un certain Roméo Elvis avec lequel ils vont faire un bout de chemin. Venu à l’un de leurs concerts, le jeune Roméo est fan des quatre rappeurs de l’ODC. Cette rencontre donnera lieu à de multiples featurings. Le groupe quant à lui vit sur son premier disque, et enchaîne ses premiers concerts. En 2014, ils partageront la 1ère partie du S-Crew au légendaire Magasin 4 avec Caballero.
Ils participent au format Poignées de Punchline de Deparone. Ce
mythique freestyle est une pure représentation du style de L’Or du commun. Des
rimes, du flow, du second degrè… Cette vidéo leur permet de se placer dans l’écosystème
rap bruxellois.
En 2015, ils sortent L'Odyssée, second EP dont la cover est réalisée par le graffeur Sozyone du crew De Puta Madre. Sur ce disque sont présents les morceaux Le Chill ou bien Grise ville. Ce disque leur permet de se faire un peu plus connaitre. Ils sont invités à Dour la même année.
Le crew se professionnalise, et commence à prendre le rap très au sérieux. Fele Flingue décide de quitter le groupe pour rejoindre l’écurie du 77 qui compte dans ses rangs un rappeur nommé Peet, affaire à suivre. L’Or du Commun est dès lors porté par les trois rappeurs, Swing, Loxley et Primero. Ils sortent leur premier disque ensemble Zeppelin. Porté par le hit Apollo, single d’or en Belgique, ce disque permet au groupe d’atteindre sa forme finale, plus équilibrée, plus professionnelle.
2017 représente aussi l’avènement de la génération Bruxelles Arrive.
Caballero & JeanJass, Roméo Elvis, Isha, La Smala Stickstoff, Damso, tous ces artistes connaissent un écho en festival et
dans toute la francophonie. C’est l’époque du Grünt belge, du Rentre dans le
cercle… L’Or du commun en fait évidemment partie, et connait lui aussi ce
succès.
De son côté Swing, sort son premier EP solo Marabout en 2018. Il assume
le chant, et se libère de la pression d’être en groupe. Il collabore avec le
producteur Le Motel. Marabout est une parenthèse dans la carrière de Swing, qui
lui permet de s’émanciper et de connaitre ses forces.
L’Or du commun sort son premier album Studio Sapiens. Cet album leur permet de
faire une tournée dans la francophonie, de remplir l’Ancienne Belgique et
la Cigale. Ce premier album est très bien accueilli. Le groupe parait plus
homogène que jamais, et ils allient de plus en plus le fond et la forme.
En 2020, Swing sort un « classique » du rap belge ALT F4. Un EP de 7 titres, sur lequel Angèle, Némir, Crayon travaillent avec lui. Il décide d’assumer complétement sa musicalité. Ce voyage au cœur des sentiments et de l’esprit de Swing lui permet de rayonner en solo.
Avant la nuit, est
le dernier album studio de L’Or du Commun. Sortie en 2021, dont la
magnifique cover est réalisée par Romain Garcin, ce disque marque la fin
de l’aventure du groupe. C’est une grande réussite, les trois rappeurs sont à l’unisson
et distille un message social sur la société. Ils ont épuré leur art pour
rendre un disque magnifique.
C’est maintenant en solo que Swing se développe. Fin 2023, il
sort Au Revoir Siméon. Plus musical que l’EP précédent, il a complétement
assumé son chant. Il lui permet aussi d’approfondir des thèmes comme l’amour et
les relations. Ce qui était limité avec son groupe. Il s’est aussi laissé du
temps pour tester de nouvelles sonorités. Preuve en est, le disque est réussi
et permet d’entrevoir un avenir radieux pour Swing.